Rencontre avec les IPR jeudi 16 décembre 2021.
Nous avons été reçus par les IPR d’EPS et avons abordés les points suivants :
Rendez-vous de carrière PPCR : plusieurs collègues nous ont contacté et ont partagé un grand mal-être et/ou ressenti une dévalorisation de leur travail…
Réponses des IPR :
Les IPR essaient d’être dans de l’accompagnement, de l’écoute, ambitieux pour suggérer les prises de travail, d’évolution et des souhaits des collègues.
Conscient du contexte « pas favorable » car hiérarchique, mais pas d’intention de dévaloriser de faire du mal, ils en sont désolé.es.
Nous avons insisté sur le ressenti extrêmement négatif de certains collègues, sur la prise de contact et le vocabulaire utilisé. En effet, des collègues se sentent fortement perturbé.es par la demande « d’introspection » faite en début d’entretien et ressortent de ce rdv avec un ressenti parfois très douloureux. Les IPR ont eu du mal à venir sur le terrain du relationnel et de la détresse perçue et sont resté·es sur la technicité du rendez-vous de carrière, les documents à fournir, les items… Et précisent que des enseignant.es ne se posent pas les bonnes questions et la question du chemin parcouru est trop souvent négligée par notre profession. Suite à notre insistance, ils finissent par nous dire que pour eux l’objectif n’est pas de discréditer le travail fait par les enseignant.es et ils regrettent que cela soit perçu de cette façon mais pour autant ne semblent pas aller au-delà du déclaratif.
De plus, les IPR sont conscient.es de la difficulté que peuvent avoir certains collègues à revenir sur leur pratique, la mettre à l’écrit…mais assument de rester dans un questionnement sur la démarche de formation continue.
Les IPR évaluent 5 items des compétences sur la gestion de classe ainsi que comment ils ont vu évoluer leur parcours d’enseignement.
Ils émettent également des pistes de poursuite qui ne veut pas dire qu’avant ce n’était pas bien.
Enfin, ils s’accordent à dire que ça peut être difficile de revenir sur ce que l’on fait, de le mettre à l’essai mais qu’il faut rester dans une dynamique de questionnement.
Quelles prises en compte du passé, notamment lorsque l’on est muté dans un nouvel établissement et que le rdv de carrière arrive dans la foulée ?
Réponses des IPR :
Etude de I prof, échange avec le chef d’établissement et écoute des collègues. Ils prennent en compte ces différents paramètres pour essayer d’être le plus juste possible dans ce rdv de carrière. Ces éléments ne nous ont pas convaincus et la prise en compte de toute la carrière semble rester très peu réaliste.
Pistes de réflexion/amélioration proposées par les IPR concernant le PPCR
– Exploiter davantage les documents à remplir pour le ppcr.
– S’interroger /s’accrocher sur les items d’évaluation.
– Il y aurait peut-être également une réflexion à avoir sur ce qu’est un rendez-vous de carrière. Le site de l’académie en parle ?
L’avis du Snep/fsu Nantes : les IPR ont écouté et entendu mais ont davantage répondu sur le côté technique.
Il en est ressorti, il nous semble, une volonté commune d’améliorer la qualité des rdv de carrière et nous avons conclu sur la nécessité d’une réflexion sur ce qu’est un rdv PPCR.
Sur ce point, nos points de vue se rapprochent. Le fait que ce rendez-vous « hiérarchique » ait une incidence directe sur la carrière lui donne un caractère « anxiogène » peu prolifique. Le Snep/fsu continue de revendiquer une progression uniforme à l’ancienneté d’un échelon à l’autre. Seule à même de rendre son caractère formatif au rdv de carrière et une totale égalité entre tous.
Égalité homme-femme ? Quasiment aucune femme à un avis « excellent » dans l’académie de Nantes.
Réponses des IPR :
Les IPR mettent les avis finaux mais ce n’est pas eux qui mettent la promotion, c’est le recteur avec les services rectoraux.
Il y a donc différentes échelles hiérarchiques qui forcément peuvent tromper la vigilance.
Encore une fois, il y a un questionnement sur le fait qu’en amont les items posés peuvent peut-être également avoir un impact.
Ils rappellent néanmoins que l’académie est engagée dans un processus d’égalité homme femme. Mais nous tenons à noter le retard de l’académie de Nantes dans la mise en place du « plan d’action académique pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes hommes. » Et que le SNEP-FSU de Nantes à déjà interpellé le ministère sur cette situation.
L’Avis du Snep/fsu Nantes : Nous pensons que les IPR doivent être davantage critique au regard du constat qu’il n’y a qu’une seule femme (sur 19 professeurs EPS) ayant obtenu l’avis « excellent » et ne peuvent pas se cacher derrière le recteur.
Un des IPR a parlé d’« éthique » et nous approuvons. Il reste maintenant à faire évoluer cela. Notre regard est plus alarmant sur la situation. Il nous semble que ces écarts s’expliquent, par exemple, par la différence entre hommes et femmes à prendre en charge des missions supplémentaires (IMP), pour différentes raisons (familiales, sentiment de compétence) et qui impactent directement l’évaluation. Là encore, la prise en compte du mérite dans l’évaluation nous semble être discriminant.
L’enseignement de spécialité.
Réponses des IPR :
La spécialité a été attribué cette année à deux établissements publics et un privé dans l’Académie.
C’est à la base une expérimentation et cela va continuer.
Toujours pas de texte sorti au BO néanmoins il y a eu une formation en début d’année (également deux demi-journées en juillet dernier).
Il y a un espace magister à disposition sur le site dans lequel les collègues peuvent partager des documents.
Un IPR va dès la rentrée de janvier aller voir les collègues pour les accompagner.
Les IPR entendent le fait qu’il n’y a pas d’heure de pondération pour l’EPS.
L’avis du Snep/fsu Nantes :
Le fait qu’il n’y ait toujours pas de textes sortis au BO témoigne de l’inconséquence du ministère concernant l’option EPS. De fait, de grandes questions ne sont pas tranchées. Notamment l’incidence de cette spécialité sur la poursuite d’étude (staps ou creps) et Parcoursup. Sur la définition de programmes et contenus en lien à cette poursuite d’étude.
De plus, la mise en place de cette spécialité a demandé un travail conséquent par les équipes en place dans les établissements avec un accompagnement qui semble tardif !
Sport scolaire.
Le SNEP-FSU pose la question d’un soutien et d’une communication en faveur du sport scolaire.
Réponses des IPR :
Les IPR soutiennent et encouragent le sport scolaire.
Lors des rendez-vous de carrière les IPR font la promotion du sport scolaire.
Beaucoup de collègues innovent ou réinventent ce qui est très positif mais ils constatent aussi de la part de certains enseignants, de la retenue ou des difficultés à changer ou modifier leurs pratiques.
Les IPR sont présents dans les différentes instances mais également sur les sites lorsqu’il y a des événements.
Ils évoquent une réflexion sur la possibilité de communiquer sur le site académique. L’UNSS peut utiliser ce canal qui est un lieu qui s’y prête bien. Ils évoquent également la web actu comme lieu de diffusion.
L’avis du Snep/fsu Nantes :
Le soutient des IPR pour le sport scolaire nous semble rester trop confidentiel, aussi nous avons insisté sur davantage de communication de leur part en direction des chefs d’établissement et DASEN, mais nous avons ressenti une réticence motivée par le fait qu’ils ne veulent pas « prendre la place des cadres de l’UNSS ». Et pourtant nous pensons que les IPR devraient se positionner de façon plus active en tant que défenseur du sport scolaire et pourquoi pas en collaboration avec les cadres UNSS.
En revanche leur proposition de faire un article dans la web’actu nous parait positif.
Pour autant, la remarque sur l’innovation et le changement de pratique reste flou. Qu’est-ce que cette innovation est censée porter ? Pour nous elle est positive dans la mesure où elle favorise l’implication d’un plus grand nombre d’élève dans le sport scolaire ou qu’elle favorise ses piliers de responsabilisation, d’entraide et de citoyenneté au travers du sport. Mais nous restons méfiant·es quant aux registre des IPR sur les innovations. Le SNEP-FSU continue de revendiquer un sport scolaire avec une forte attache culturaliste.
Poste vacants en EPS en début d’année.
Après avoir fait un état des lieux sur le nombre de classe n’ayant pas d’EPS à la rentrée scolaire, grâce aux informations remontées par des collègues. Le Snep/fsu pose la question des heures non pourvues en début d’année alors que des contractuels étaient disponibles.
Réponses des IPR : Les services du rectorat étaient très sollicités sur la période septembre/octobre. Ils ont bien conscience des failles.
Bien que nous ayons apprécier les manques et nous sommes bien conscients qu’ils ne peuvent pas contrevenir à la politique délétère du gouvernement sur l’emploi. Et nous soulignons que cette politique touche les enseignant.es mais aussi les personnels administratifs. Il n’est pas possible que des établissements se retrouvent sans EPS pendant des fois 1 mois pour cause de désorganisation des services !
Autres sujets abordés :
Les néo contractuels peuvent être accompagnés d’un tuteur. Celui-ci est rémunéré mais faiblement et selon l’encadrement de visites.
Les néo contractuels vont bénéficier d’une formation de 3 webinaires entre février en mai 2022.
Les alternants-contractuels sont suivi par l’INSPE (ils sont au nombre de 13 dans l’académie).
L’Avis du Snep/fsu :
Nous continuons de dénoncer l’augmentation du recrutement de contractuels. En effet, dans l’académie de Nantes en EPS cela représente plus de 10% de l’emploi en EPS. Le but est uniquement économique sans aucune considération pour les élèves qui méritent des enseignant·es formé·es et des collègues contractuel.les qui sont « laché·es » devant les élèves sans aucune formation.
De plus, Le Snep /fsu continue de déplorer ce nouveau statut de formation (alternants contractuels) qui utilisent une année de formation pour en faire des moyens d’ajustements et ainsi dégrade les conditions d’enseignement de tous et la formation initiale.
Toutes ces orientations dégradent nos conditions de travail, nos possibilités de mutations…
Valérie Justum, Yoann Carret, Alexandre Fagault, SNEP/FSU NANTES